L'École urbaine de Sciences Po est engagée pour promouvoir l'enseignement et la recherche sur la transformation des villes en lien avec la révolution numérique, les modalités de gouvernance du numérique sous tension, et l'accentuation des inégalités d'accès aux services liées au changement technologique. Elle prend pour objet l'analyse sociologique des changements à l'œuvre dans la mise en œuvre des politiques publiques, les modes de vie des habitants, les recompositions du capitalisme urbain et la construction des marchés du numérique urbain, les stratégies des entreprises et leur régulation, les mobilisations sociales, etc. Pour mener ces recherches et enrichir ses enseignements, l'École urbaine collabore avec de nombreuses organisations publiques et privées par le biais de projets de recherche-action, de projets collectifs, de publications et d'organisation d'événements.

Ce projet de recherche vise à accompagner la Métropole de Lyon tout au long de la construction d'un projet de self-data territorial, en produisant une expertise scientifique permettant une évaluation en continu et a posteriori du projet. Ces expertises prendront la forme de livrables disponibles en open source, et de publications scientifiques, qui seront discutées avec les équipes opérationnelles lors de points trimestriels. Le projet « Self Data », lauréat de l'appel à projets « Territoires innovants et durables » du PIA4 est développé en partenariat avec la Métropole de Lyon.

Deux axes principaux de questionnement seront poursuivis :

Axe 1 : Évaluation des conditions de mise en œuvre d'une politique de self-data territorial et de construction d'un écosystème territorial autour des données personnelles

Questionnements scientifiques
- Comment se construit la politique de self data territorial ? Quelles sont les places respectives des pouvoirs publics locaux, des entreprises et des citoyens ? Quels sont les intérêts des différents acteurs ? En quoi le projet de self-data territorial transforme la gouvernance locale ?
- Quels sont les instruments légaux, techniques et économiques nécessaires ? Quels sont les choix sociotechniques retenus pour le partage des données personnelles aux citoyens ? Dans quelle mesure ces choix influent sur l’appropriation citoyenne des données et leur valorisation économique et territoriale ?
- Quelles sont les conditions socioéconomiques nécessaires à la création d’un écosystème territorial autour des données personnelles ? Dans quelle mesure celui-ci participe à la chaîne de valeur de la smart city ?

Stratégie d’enquête
- Comparaison internationale des projets de self-data territoriaux, rôle des pouvoirs publics et des citoyens : recherche documentaire, entretiens semi-directifs et réalisation d’études de cas pour pointer les choix retenus et mesurer les atouts et limites de chacun des projets
- Suivi et évaluation économique, sociale et politique du projet porté par la Métropole de Lyon : Observations et entretiens semi-directifs avec l’ensemble des acteurs participant au projet
- Analyse sociopolitique des instruments de la politique de self-data et effet sur la gouvernance locale

Axe 2 : Analyse de l'appropriation du self-data par les citoyens, dans une perspective de sociologie des usages (avec une méthodologie quantitative et qualitative).

Questionnements scientifiques
- Comment les citoyens se positionnent dans ce projet de self-data territorial ? Leur engagement est-il durable ?
- Dans quelle mesure parviennent-ils à s’approprier leurs données personnelles ? Le self-data permet-il réellement de lancer un processus d’empowerment des citoyens vis-à-vis de leurs données ? Quelle valorisation socioéconomiques ?

- Peut-on mesurer l’impact de ce projet en termes de qualité de services proposés aux citoyens ?

- L’accès à leurs données transforment-ils les relations entre les citoyens et les pouvoirs publics d’une part, les entreprises fournissant des services d’autre part ?

- Qui sont les publics du self-data ? Quels enjeux en termes d’inégalités socio-économiques des individus vis-à-vis de leurs données ?

Stratégie d’enquête

- Quantitative : questionnaire auprès des personnes participant au projet

- Qualitative : entretiens semi-directifs avec un panel représentatif des participants volontaires.

Ces enquêtes quantitative et qualitative seront menées en plusieurs vagues afin de mesurer l’évolution de la perception des individus vis-à-vis du projet de self-data.

Les candidats doivent avoir soutenu leur thèse avant le 31 mai 2024

Le ou la chercheur.e post-doctoral.e participera à la vie intellectuelle et académique de l'École urbaine, en menant des recherches, en encadrant le travail d’équipe des étudiants et en enseignant l’analyse des transitions numériques dans les villes et les territoires à raison d'un cours de 24 heures par an, en anglais ou en français, dans le cadre d'un des masters de l'École urbaine.

Le ou la chercheure participera au séminaire de recherche "Cities are back in town" et aux activités associées à l'Institut libre des transitions numériques de Sciences Po.

Ce poste sera basé à l'Ecole urbaine de Sciences Po. En tant que membre essentiel de l'équipe de recherche "Self Data", le poste consistera également à assister l'École urbaine dans la gestion et la mise en œuvre du projet, la coordination avec les partenaires et la planification des résultats de la recherche. Une caractéristique particulière du poste sera la possibilité de collaborer avec un réseau international d'autres post-doctorants et doctorants travaillant sur les études urbaines, toutes disciplines confondues, à Sciences Po.

Des déplacements nationaux et internationaux sont à prévoir dans le cadre de la recherche.

Qualifications, connaissances et expérience :

• Un doctorat en sociologie, science politique, ou sciences sociales avec un solide profil méthodologique pertinent pour le projet. Des recherches et des publications antérieures sur les questions étudiées dans le projet (personal data ; data et gouvernance urbaine ; sociologie du droit ; politiques urbaines  et STS…) sont appréciées dans le processus de sélection.
• Maîtrise du français ; une bonne connaissance de l’anglais constitue une valeur ajoutée.

Aptitudes, capacités et compétences :

• Capacité avérée à organiser des événements académiques et publics.
• Capacité à prendre des initiatives, à s'autogérer et à contribuer intellectuellement à l'ensemble du projet.
• Capacité à travailler en équipe.
• Bonnes aptitudes à la communication orale et écrite.

Veuillez envoyer :
(1) une lettre de motivation décrivant précisément les qualifications et les compétences correspondant aux exigences du poste,
(2) un CV,
(3) une proposition de recherche (5 pages maximum) en articulation avec le cadre du projet décrivant les questions, l'hypothèse, le cadre théorique général, les méthodes et les objets de recherche, ainsi qu'un calendrier et des objectifs de publication académique.

Les candidats seront sélectionnés sur la base de leur CV scientifique, de leur motivation et de la qualité de leur projet de recherche.

Les candidatures doivent être envoyées par courrier électronique à beatriz.boteroarcila@sciencespo.fr et ilaria.milazzo@sciencespo.fr.

Les candidats doivent poser leur candidature, en toute confidentialité, avant midi (heure locale de Paris) le lundi 18 mars 2024. Aucune candidature tardive ne sera acceptée.